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Stratégie

Juillet 2025 — 11 min. de lecture

Secteur océanique et intelligence artificielle: cap sur l’innovation

L’intelligence artificielle (IA) transforme déjà de nombreux secteurs en permettant aux machines d’apprendre, de raisonner et de traiter de grandes quantités de données. Elle permet d’automatiser des tâches complexes et de tirer des informations précieuses pour soutenir la prise de décision. Cette technologie accroît la productivité, ce qui en fait un levier incontournable pour innover. Des progrès notables ont été réalisés dans des domaines comme le commerce, la santé et les transports. Pourtant, le secteur océanique, bien qu’il soit essentiel et plein de potentiel, reste largement sous-exploité. C’est un univers riche en possibilités, qui mérite qu’on y accorde plus d’attention.

Au Canada, le secteur océanique fait face à des défis particuliers qui exigent des approches nouvelles. L’IA, qu’on comprend ici l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle générative (GenAI), offre des solutions concrètes, souvent accessibles avec peu de ressources. Elle montre déjà sa capacité à transformer le secteur, mais pour aller plus loin, il faut en accélérer l’adoption.

L’approche de Trampoline

Pour mieux comprendre les freins et les possibilités liés à l’adoption de l’IA dans le secteur océanique, Trampoline, en collaboration avec un organisme canadien, a mené un projet de recherche compréhensif. Cette initiative visait à cerner les enjeux du secteur, à identifier les occasions d’innovation et à appuyer la prise de décision stratégique.

La recherche s’est appuyée sur une méthode rigoureuse combinant des entrevues avec 14 experts du secteur et un sondage mené auprès de 98 personnes provenant de diverses organisations. Une analyse de marché est venue enrichir ces données pour situer les résultats dans un contexte plus large.

En croisant ces sources de données variées, Trampoline a identifié trois grands défis qui freinent l’adoption de l’IA dans le secteur, ainsi que des opportunités concrètes pour les surmonter. Ces constats ont déjà nourri des échanges avec des leaders du secteur et des décideurs publics, confirmant notre rôle de conseiller stratégique dans la transformation numérique de l’économie bleue. Notre analyse a également permis de formuler des recommandations concrètes à court et à long terme pour accélérer l’adoption de l’IA dans le secteur, qui ont été transmises directement aux parties prenantes concernées.

Les défis actuels du secteur océanique au Canada

Même si l’IA représente une occasion d’accélérer l’innovation, plusieurs obstacles freinent son intégration dans le secteur océanique. Trampoline en a identifié trois principaux.

1. Un manque de compétences en IA

L’un des principaux obstacles à l’adoption de l’IA dans le secteur océanique est le fossé de connaissances qui persiste au sein de l’industrie. Ce défi touche autant les grandes entreprises que les PME, bien que sous des formes différentes. Le problème central demeure : il est difficile de recruter, former et retenir des talents en IA dans ce domaine. Cette difficulté s’explique par la forte concurrence d’autres secteurs comme la technologie et la finance, qui attirent plus facilement les spécialistes. À cela s’ajoutent les coûts élevés associés à la montée en compétence des employés actuels, ce qui freine le développement d’une expertise interne.

En outre, une faible compréhension des capacités de l’IA et de sa valeur stratégique pour optimiser les activités maritimes freine l’élan du secteur. Lorsque les parties prenantes clés ne perçoivent pas clairement les avantages concrets de ces technologies, elles résistent au changement et hésitent à investir. Ce déficit de connaissance crée un frein à l’innovation et ralentit l’avancement technologique.

2. Des infrastructures technologiques à moderniser

Beaucoup d’entreprises utilisent encore des systèmes informatiques anciens, mal adaptés aux projets d’envergure. Les moderniser prend du temps, coûte cher et peut sembler risqué.  Pourtant, c’est une condition essentielle. L’IA repose sur l’analyse de grandes quantités de données. Pour l’utiliser efficacement, il faut pouvoir les recueillir, les organiser et les traiter de façon structurée. Sans infrastructure numérique adéquate, l’IA ne peut pas être pleinement exploitée.

La collecte des données est aussi un enjeu. Les sources sont variées, les formats nombreux et leur traitement exige du temps. De plus, les questions de confidentialité, de compétition et de réglementation limitent souvent le partage de données entre organisations.

3. Des ressources financières limitées et un retour sur investissement incertain

Mettre en place des projets en IA demande des moyens. Il faut investir dans les outils, les compétences, l’infrastructure et le soutien technique. Pour les PME, ces coûts peuvent représenter un frein important. En plus, le retour sur investissement est souvent difficile à mesurer. Les projets sont longs, parfois incertains, et les gains attendus (comme l’automatisation, l’efficacité ou la précision) ne sont pas toujours faciles à quantifier. Cela rend les entreprises et les investisseurs plus prudents.

Des perspectives porteuses pour l’avenir

Malgré ces défis, des solutions existent. Pour que le secteur océanique puisse tirer parti de l’IA, il faut agir sur trois fronts : les compétences, la collaboration et le financement.

1. Créer une culture d’apprentissage continue

Réduire le fossé des compétences dans le secteur océanique est essentiel pour permettre une adoption réussie des technologies en IA. Une des approches clés consiste à développer des programmes éducatifs adaptés. Par exemple, des ateliers pratiques et des webinaires peuvent offrir une expérience concrète des outils et technologies d’IA. Ces formats sont efficaces pour diffuser les connaissances et développer les compétences.

Les plateformes d’apprentissage en ligne permettent aussi aux participants de tester leurs connaissances grâce à des cours interactifs et des projets pratiques. De plus, intégrer des programmes de mentorat dans ces parcours de formation renforce l’impact pédagogique. Le mentorat permet de faire le lien entre la théorie et la pratique, et d’aider les participants à appliquer concrètement ce qu’ils apprennent au contexte spécifique du secteur océanique.

En parallèle, le secteur pourrait aussi investir dans des campagnes de sensibilisation sur le potentiel de l’IA. Des messages marquants, comme la campagne Planet or Plastic? de National Geographic, peuvent inspirer un sentiment d’urgence et de responsabilité. En s’appuyant sur des récits percutants et des contenus éducatifs, et en mobilisant des figures influentes du milieu marin et technologique, ces campagnes peuvent stimuler l’intérêt économique et l’innovation.

2. Encourager la collaboration et l’harmonisation des pratiques

Renforcer les liens au sein du secteur est essentiel pour surmonter les obstacles à l’adoption de l’IA. En connectant les parties prenantes – entreprises, clients, chercheurs, collectivités côtières – on peut encourager des projets collaboratifs et accélérer l’innovation.

Cela pourrait inclure la création d’un registre de données pour faciliter le partage sécurisé et efficace d’informations entre acteurs. La participation à des initiatives de données ouvertes, en rendant accessibles certaines données marines non sensibles, permettrait également d’élargir l’accès à l’information et d’inspirer de nouveaux projets.

Par ailleurs, l’établissement de normes communes pour les meilleures pratiques en matière de données est crucial. Une approche normalisée réduit la redondance, améliore la qualité des données et diminue certains coûts liés au développement et à la mise en œuvre de l’IA. L’harmonisation des processus permet ainsi aux organisations de toutes tailles de collaborer plus facilement et de partager leurs ressources pour faire progresser l’ensemble du secteur.

3. Mobiliser les bons leviers financiers pour innover

Renforcer les liens au sein du secteur est essentiel pour surmonter les obstacles à l’adoption de l’IA. En connectant les parties prenantes – entreprises, clients, chercheurs, collectivités côtières – on peut encourager des projets collaboratifs et accélérer l’innovation.

Cela pourrait inclure la création d’un registre de données pour faciliter le partage sécurisé et efficace d’informations entre acteurs. La participation à des initiatives de données ouvertes, en rendant accessibles certaines données marines non sensibles, permettrait également d’élargir l’accès à l’information et d’inspirer de nouveaux projets.

Par ailleurs, l’établissement de normes communes pour les meilleures pratiques en matière de données est crucial. Une approche normalisée réduit la redondance, améliore la qualité des données et diminue certains coûts liés au développement et à la mise en œuvre de l’IA. L’harmonisation des processus permet ainsi aux organisations de toutes tailles de collaborer plus facilement et de partager leurs ressources pour faire progresser l’ensemble du secteur.

Se préparer pour l’avenir

Le secteur océanique est à l’aube d’une transformation inévitable. L’IA peut l’aider à relever ses défis, à croître et à adopter des pratiques durables. Pour y parvenir, il faut investir dans les compétences, renforcer la collaboration et adapter les outils de financement.

En misant sur ces leviers, le Canada peut devenir un chef de file dans l’utilisation de l’IA pour l’économie bleue. Le potentiel est immense. Avec une vision claire et une mobilisation collective, le secteur peut amorcer une transformation bénéfique pour l’environnement, l’économie et les générations futures.

Résumé de l’article

  • Trampoline a interrogé 14 experts et 98 acteurs du secteur pour mieux comprendre les enjeux liés à l’IA dans le secteur océanique.
  • Trois principaux obstacles ont été identifiés : un manque de compétences, des infrastructures technologiques dépassées et des ressources financières limitées.
  • Trois leviers d’action sont proposés : former les talents, renforcer la collaboration et soutenir les investissements.
  • L’IA représente une occasion unique d’innover, de créer de la valeur et de contribuer à un avenir océanique durable.

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